La NSO (National School of Osteopathy and Infirmary Association)

La NSO est la deuxième école d'ostéopathie, fondée en 1895 par Elmer et Helen Barber, diplômés au deuxième cours d'ostéopathie à l'ASO de Kirksville. L'établissement ne fait pas long feu et est sujet à controverses.

Image

Histoire 

La NSO est autorisée le 27 juin 1895 par le Secrétaire de l’État du Kansas. Parmi les fondateurs on compte E.D. Barber et sa femme Helen M. Hutton Barber, qui suivent le deuxième cours de l’ASO. Ils sont fraichement diplômés.

Le siège de l’école se trouve d’abord à Baxter Springs, Cherokee County au Kansas (USA). Mais en 1897 l’État du Kansas promulgue une loi qui oblige toutes les écoles médicales actives sur le territoire à proposer un programme d’une durée minimale de 20 mois (10 mois par an, pendant deux ans). Dans la mesure où la NSO propose un cours plus court, l’établissement déménage à Kansas City dans l’État du Missouri où il obtient une nouvelle licence pour opérer. La NSO se trouve régulièrement au centre de polémiques.

Le Dr. A.T. Still estime que la préparation des Barber est insuffisante pour fonder une école et qu’ils desservent l’ostéopathie. De plus, le Dr. Barber se sert des points de réflexion empruntés aux cours de l’ASO pour publier le premier livre jamais écrit sur l’ostéopathie, intitulé Osteopathy : The New Science of Healing. D’après lui, la seule lecture de ce livre – au sein duquel il prétend d’ailleurs corriger certains points où A.T. Still se serait trompé – rend la pratique de la nouvelle science accessible à tous1,2.

La page 173 de l’ouvrage fait la publicité de la National School and Infirmary of Osteopathy. Il est dit que l’école est régulièrement autorisée à oeuvrer dans l’État du Missouri en tant qu’établissement de formation pour l’enseignement de l’ostéopathie. Le coût de la formation est mentionné : 150 dollars si le candidat suit le cours de spécialisation réservé aux médecins, ou bien 300 dollars si l’étudiant opte pour le parcours complet. Pour obtenir le titre est nécessaire une excellente préparation en ostéopathie, anatomie, physiologie, symptomatologie, obstétrique, petites interventions chirurgicales, analyse des urines et hygiène. Le corps enseignant se compose de trois professeurs et un secrétaire : E.D. Barber, DO, enseignant en ostéopathie et obstétrique ; Helen M. Barber, DO, anatomie, physiologie et gynécologie ; W.A. Cormack, MD, DO, symptomatologie, petites interventions chirurgicales, analyse des urines et diagnostics.

En 1898, la NSO tente une réorganisation en mettant en place un cours d’une durée de deux ans et en agrandissant le corps enseignant. Mais sa requête pour être admise au sein du cercle des écoles reconnues de l’ACO (Associated Colleges of Osteopathy) est rejetée bien deux fois – en 1899 et 1900.

L’école ferme ses portes en 1900, certainement en raison de problèmes financiers et de l’absence de reconnaissance par l’ACO.

On dit qu’elle a délivré au moins une cinquantaine de diplômes lors de ses années d’activité. Les étudiants qui ne finissent pas leur cursus sont accueillis par le S.S. Still College of Ostpathy où ils doivent s’adapter aux standards de formation plus élevés pour obtenir le diplôme1.

Il se dit qu’il arrive que les Barber vendent le diplôme à des personnes n’ayant pas suivi les cours. C’est pourquoi le Dr. William Smith se présente à la NSO sous un faux nom pour enquêter. Comme le Dr. Smith abandonne Kirksville au terme du premier cours de l’ASO, après être devenu le premier enseignant en anatomie, les Barber ne le connaissent pas.

Smith parvient à se faire vendre un diplôme pour la somme de 150 dollars et dénonce immédiatement le fait aux autorités. La plainte intentée par l’AAAO en vue de retirer la licence à la NSO débouche sur une sanction et un avertissement pour le futur, invitant les responsables à délivrer le diplôme selon les lois en vigueur. Dans le motif de sentence, le juge tient compte du fait que le Dr. Smith soit déjà en possession du titre de DO et de MD1-3.

En 1899, un journal local, le Kansas City Times, publie un compte-rendu de cette controverse. L’article tombe entre les mains d’un médecin orthodoxe, un certain J.C. McLauglin, qui songe à se renseigner pour savoir s’il lui est possible d’acheter un diplôme sans suivre les cours. Il écrit donc une lettre, joignant l’article et demandant le prix du diplôme le moins cher et s’il était reconnu par le Conseil de Santé de l’État du Missouri. Mais au moment de l’expédition, il confond NSO avec ASO, envoyant la lettre à cette dernière1.

Le dr. C.M.T Hulett, président de l’ASO, rapporte l’évènement sur le Journal of Osteopathy4, reproduisant la lettre qu’il a reçue, la coupure de presse ainsi que la réponse de l’ASO retournée. Il critique vivement la NSO, affirmant que cette « usine à diplômes » discrédite toute la catégorie professionnelle.

En avril 1900, la NSO répond au commentaire en poursuivant l’ASO en justice pour diffamation et demande une compensation de 100.000 dollars. La NSO accuse l’ASO de délivrer le diplôme aux diplômés en médecine après une durée de cursus abrégée. Elle dit également que l’ASO ne perd pas une occasion de la dénigrer et de distribuer la coupure du Kansas City Times à tous ceux qui demandent des informations sur l’ostéopathie. Les frères Littlejohn, qui ont coupé les ponts avec l’ASO1, apportent eux aussi leur soutien à la NSO.

D’autre part, l’ASO déclare que C.M.T Hulett n’a pas diffamé la NSO mais fait seulement état des faits, pouvant citer au moins deux occasions où la NSO a vendu le diplôme.

La cour rejette la demande de compensation exprimée la NSO et le litige se clôture en faveur de l’ASO.

Kansas City Osteopathic Magazine, mensuel.

  1. Jordan L. « Battling a diploma mill: the early fight to preserve the osteopathic principles of A.T. Still ». J Am Osteopath Assoc. 2014 Sep;114(9):722-6.
  2. Booth ER. History of Osteopathy and Twentieth-Century Medical Practice. Cincinnati, OH: Caxton Press; 1924
  3. Gevitz N. The DOs: Osteopathic Medicine in America. 2nd ed. Baltimore, MD: Johns Hopkins University Press; 2004.
  4. Hulett, C.M.T. « By their fruits we shall know them ». Journal of Osteopathy, January 1899, vol.5, n.8:416-417 

Vous êtes ostéopathe?

Inscrivez-vous et profitez des avantages de l'adhésion. Créez votre profil public et publiez vos études. C'est gratuit!

S'inscrire maintenant

Ecole ou organisme de formation?

Inscrivez-vous et profitez des avantages de l'adhésion. Créez votre profil public et publiez vos études. C'est gratuit!

S'inscrire maintenant

Vous souhaitez devenir ostéopathe? Êtes-vous étudiant?

Inscrivez-vous et profitez des avantages de l'adhésion. Créez votre profil public et publiez vos études. C'est gratuit!

S'inscrire maintenant

Écoles d'ostéopathie historiques

Introduction aux Écoles Historiques d'ostéopathie

Peu de temps après l’ouverture de la première école d’ostéopathie, fondée par Andrew Taylor Still, l’American School of Osteopathy, les établissements de formation plus ou moins sérieux se multiplient. Dans cette section, vous trouverez les fiches racontant la particularité des histoires de ces écoles. Il s’agit donc d’un guide débattant, dans le cadre général de l’époque, sur la place de chacune d’entre elles.

Lire

Le Milwaukee College of Osteopathy

Cette école est fondée à Milwaukee dans le Wisconsin, l'état américain où Charles Still, le fils du fondateur, exerce et diffuse pendant quelques mois l'ostéopathie.

Lire

Le Colorado College of Osteopathy (1897 - 1901)

Cette école est fondée par Nettie Bolles, DO - la première femme diplômée à l'école de Kirksville, où elle enseigne également l'anatomie. Par la suite, elle gère l'école avec son mari.

Lire
...

Francesca Galiano

editor

En savoir plus