L’effet de la thérapie crâniosacrée sur les niveaux sanguins d’hormones de stress chez les jeunes sapeurs-pompiers (hommes) : un essai contrôlé randomisé

Intervenants

• Nombre : 57 hommes ( âge moyen 21,63 ans)
• Critères d’inclusion : hommes et jeunes sapeurs-pompiers, dits cadets, en école de pompiers
  • les participants sont volontaires
• Critères d’exclusion : fumeurs, abus d’alcool, consommation de caféine > 300mg / jour, médicaments, consommation de drogues, antécédent de maladie médicale, troubles endocriniens, cardiovasculaires ou psychiatriques, thérapie physiothérapique ou ostéopathique en cours ou reçue par le passé
• Groupes d’étude : 2 groupes obtenus par randomisation
  • Groupe 1 : thérapie crâniosacrée, 30 hommes
  • Groupe 2 : traitement sham (fictif), 27 hommes
  • Pendant toute la durée de l’étude, les participants sont sous les mêmes conditions en caserne

Interventions et évaluations

• Évaluation du cortisol et de la corticolibérine par examens sanguins en début et fin d’étude (après 5 semaines)
  • Le sang est prélevé à la veine céphalique du bras entre 7h et 9h du matin.
• 5 séances hebdomadaires de 20 minutes entre 9h30 et 13h
• Thérapie crâniosacrée : compression et traction du sacrum, articulation atlanto-occipitale, mobilisation de l’os frontal, des os pariétaux, de l’os sphénoïde et des os temporaux, compression du quatrième ventricule.
• Traitement sham : la tête des sujets est soutenue par la prise de Sutherland sans exécution d’aucune technique
• Le traitement est réalisé par le même thérapeute

Résultats

• Critères d’évaluation principaux : en partant des valeurs comparables en début d’étude, le groupe qui bénéficie de la thérapie crâniosacrée démontre en fin d’étude une plus forte corticolibérine et moins de cortisol par rapport au groupe témoin. Ces résultats montrent d’ailleurs une significativité statistique.
  La thérapie crâniosacrée mène à une hausse statistiquement significative de la corticolibérine en fin d’étude par rapport au début d’étude.
  La thérapie crâniosacrée induit une baisse – qui atteint presque la significativité statistique – du cortisol  en fin d’étude par rapport au début d’étude.

Commentaires

La thérapie crâniosacrée augmente la corticolibérine et réduit le cortisol par rapport au traitement sham. Ces résultats confirment l’action relaxante, anti-stress et régulatrice du système nerveux autonome de l’OMT apparue dans d’autres études.

Moins de cortisol et plus de corticolibérine favorisent effectivement un axe du stress en mesure de répondre correctement aux défis environnementaux, garantissant simultanément une bonne réponse immunitaire et inflammatoire. Puisque l’altération de ces deux hormones ne se retrouvent pas seulement dans les maladies physiques, telles que les pathologies cardiovasculaires, mais également dans le changement d’humeur, la dépression et autres conditions psychologiques. Dans cette étude, l’effet constaté peut bénéficier à plusieurs catégories d’individus.

Concernant les pompiers, ainsi que d’autres personnes occupant un métier particulièrement stressant ou dangereux, la thérapie crâniosacrée pourrait réduire l’incidence de maladies cardiovasculaires et le développement de troubles de stress post-traumatique et de dépression. Ces effets positifs engendreraient des réactions en chaîne d’un point de vue social, à commencer par  la contraction de la dépense sanitaire pour traiter l’invalidité, qui représente aujourd’hui une somme astronomique (on parle de centaines de milliards d’euros).

La thérapie crâniosacrée doit certainement accompagner d’autres stratégies de gestion du stress comme l’activité physique, le coaching et la psychothérapie. Néanmoins, elle s’avère un instrument utile non invasif de diminution du stress.

Cette étude présente des limites dont la taille réduite de l’échantillon (en nombre et en typologie – sujets masculins sains) qui ne permet pas la généralisation. Si l’on veut reproduire les résultats sur un échantillon de sexe féminin, il faudrait analyser les résultats en considérant plusieurs facteurs tels que la période de menstruation, la prise de contraceptifs et la grossesse/allaitement.