Le traitement manipulateur ostéopathique lymphatique réduit la durée de douleur du deltoïde après vaccination contre le covid-19 avec Pfizer/BioNTech

Intervenants

• Nombre : 1
• Description : homme de 58 ans. Antécédent médical sans épisodes marquants ; il se plaint d’une douleur à l’épaule gauche survenue après l’injection de la première dose du vaccin Pfizer contre le Covid-19.
  La douleur augmente progressivement et débute environ 5 heures avant la première séance ostéopathique. Sur une échelle de 0 (aucune douleur) à 10 (extrême douleur), la douleur est de 0 au repos et de 8 en mouvement. Il s’agit d’une douleur latente, semblable à une douleur musculaire, qui ne brûle pas mais demeure constante et est accentuée par l’abduction de l’épaule. Le patient ne prend aucun médicament et n’a recours à aucun autre remède comme la glace ou les compresses.
  Le patient ne reporte aucune fièvre, frissons, sueurs nocturnes, malêtre et n’est pas fébrile au toucher. Au point d’injection du vaccin, il n’y a ni érythème, ni oedème, ni durcissement.
  L’examen physique du muscle deltoïde révèle une peau endolorie et gonflée (peut-être en raison de l’accumulation du liquide sous la peau) et une baisse du ROM (range of motion), tandis que la palpation démontre une congestion tissulaire dans la région axillaire antérieure gauche et un conduit thoracique supérieur fléchi en latéroflexion gauche et rotation à gauche.

Interventions et évaluations

• Évaluation de la douleur sur une échelle de 0 à 10 en début de séance, après le traitement et 3 heures après le traitement
• 1 séance d’OMT
• OMT : traitement destiné au côté gauche du corps (côté de la vaccination), à l’exception du conduit thoracique supérieur qui est traité de chaque côté
  • techniques utilisées : relâchement du conduit thoracique supérieur par équilibration des tensions ligamentaires ; relâchement de la fosse axillaire antérieure ; technique de drainage lymphatique sur membres supérieurs ; technique de drainage lymphatique de Spence (step 7) ; drainage du conduit thoracique (thoracic duct siphoning)
• Éducation sur l’utilité de l’OMT avec thérapie standard (application de chaud ou froid, analgésiques et mouvement)
• OMT réalisé par un étudiant en troisième année, supervisé par un ostéopathe agréé

Résultats

Après l’OMT, le conduit thoracique supérieur est globalement symétrique alors que la palpation de la région axillaire antérieure gauche relève une congestion moins importante.
Après l’OMT, on attribue aussitôt la note de 2 sur 10 à la douleur en abduction de l’épaule gauche.
Lors de l’appel téléphonique de follow-up – 3 heures après OMT -, le patient annonce une baisse de la douleur à 0 et dit se sentir plus « rassuré et serein » qu’au moment post séance ostéopathique.
Lors de l’appel, 3 semaines plus tard, le patient communique avoir reçu la deuxième dose du vaccin et qu’il fera appel à l’OMT en cas de besoin.

Commentaires

L’OMT a probablement prouvé être capable d’agir sur la réaction inflammatoire et nociceptive aigüe provoquée par l’injection du vaccin contre le Covid-19. Bien que nécessaire pour induire la mémoire immunitaire, la vaccination favorise au niveau local une hausse des molécules inflammatoires pouvant stimuler la nociception et donc favoriser la douleur et la réduction de la motilité du site d’injection.

Une hausse de la nociception et de l’inflammation peuvent générer un état de stress myofascial pouvant affecter de façon négative les voies lymphatiques qui traversent le corps en les congestionnant. À son tour, cette congestion peut amener des changements de l’état de tension myofascial, créant ainsi un cercle vicieux.

Pourtant, en agissant sur le relâchement des tensions fasciales, l’OMT peut favoriser la restauration d’un bon flux lymphatique – il s’agit d’un des principes élémentaires de l’OMT -, utile pour drainer n’importe quel excès inflammatoire dont celui potentiellement dû à l’injection, même en peu de temps (1-2 jours).

Les techniques de drainage lymphatique sont généralement sûres, efficaces et bien acceptées, ce qui en facilite l’application à différents patients.

Comme il s’agit d’une étude de cas, il n’est pas possible d’établir un relation de cause à effet entre l’OMT et le résultat obtenu. Il est également difficile de comprendre si c’est l’ensemble du protocole qui a fonctionné ou bien la technique en elle-même.