Francesca Galiano
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26/09/2023 - Dernière mise à jour 23/10/2023

Athina Giovanis, Stephanie Zeszutek | Année 2020

Dysfonctionnements somatiques à la hanche et au bassin négligés dans un cas de vulvodynie

Pathologie:

Conditions gynécologiques et obstétriques

Type d'étude:

Étude de cas

Date de publication de la recherche:

01-11-2020

Image

But de l'étude

  • Objectif : montrer l’utilité de l’OMT en cas de vulvodynie et de symptômes de dépression annexes
  • Critères d’évaluation mesurés: évaluation des symptômes

Intervenants

  • Nombre : 1
  • Description : femme, 40 ans. Douleurs périnéales chroniques ayant débuté un an plus tôt après une marche vigoureuse, induisant des douleurs aigües au niveau de la hanche, de la fesse et des muscles ischion-jambiers gauches. Les douleurs s’accentuent quand elle s’allonge sur le côté gauche ou après être restée assise pendant longtemps. De plus, cela la gêne dans ses rapports sexuels.
    La cistoscopie et l’échographie vaginale sont normales. Pendant 6 mois, la patiente suit des traitements de physiothérapie (ultrasons, dry needling, bande de soutien sacro-iliaque et semelle sous le talon gauche). Puis elle suit pendant 3 mois des traitements de physiothérapie destinés au plancher pelvien. Toutefois, à cause du manque de résultats, elle reçoit 3 injections dans les trigger points et 4 injections vulvaires de Botox avec des effets temporaires.
    Au cours des 6 derniers mois elle tente de prendre de l’amitriptyline tous les jours mais sans résultats. Alors que pendant les 3 derniers mois, elle commence à prendre de la gabapentine : même si ce médicament entraîne une amélioration, il génère une certaine fatigue et baisse de moral, proche de la dépression selon elle.
    La patiente est comptable, mariée à un homme qu’elle qualifie de doux et bienveillant. Elle n’a pas d’enfants, ni d’antécédents médicaux particuliers ou opérations chirurgicales. Elle prend des contraceptifs et multivitamines et ne fume pas, ne boit pas, ne se drogue pas.
    L’examen physique révèle des dysfonctionnements somatiques principalement dans la partie gauche du corps au niveau de la symphyse sphénobasilaire, de la jonction thoracotomie-lombaire, de l’articulation sacro-iliaque avec réduction du mécanisme respiratoire primaire, du fascia supra-pubien, du plancher pelvien, de la hanche, de la jambe gauche, du fessier, des muscles ischio-jambiers, des côtes et du diaphragme.

Interventions et évaluations

  • Évaluation des symptômes
  • IRM de la hanche après les premières visites
  • 8 séances d’OMT : 5 hebdomadaires et 3 mensuelles
  • OMT : techniques d’équilibrage des tensions ligamentaires, relâchement myofascial, ostéopathie crânienne, avec attention au diaphragme pelvien lié au diaphragme thoracique et la respiration

Résultats

Après la première visite, le changement fonctionnel de la jambe gauche est correct et donc on conseille à la patiente de ne plus mettre de semelle.
À la première visite de follow-up, la vulvodynie diminue ainsi que la douleur en étant assise, alors que la douleur à la hanche et aux muscles ischio-jambiers est plus forte. Les restrictions au plancher pelvien régressent, la synchronisation du mouvement entre les diaphragmes pelvien et thoracique augmente mais des dysfonctionnements somatiques subsistent.
Un IRM à la hanche gauche révèle une tendinopathie au niveau du tendon des insertions des muscles ischio-jambiers, sans lésions ni effusions.
Pendant les trois visites hebdomadaires suivantes, la vulvodynie continue à diminuer comme les symptômes de dépression et la douleur.
Au bout de 3 visites mensuelles, la patiente dit se sentir mieux et de pouvoir arrêter la gabapentine.

Commentaires

L’OMT se montre en capacité à contribuer à la résolution des douleurs périnéales de la patiente et des symptômes de dépression annexes.

Compte tenu de la gestion complexe de vulvodynie – qui peut prévoir des modifications comportementales (hygiène, douches, lubrifiants topiques), conseil, exercices, physiothérapie, médicaments topiques (ex : lidocaïne ou crème à la capsaïcine), médicaments dont antidépresseurs ou myorelaxants, injections de stéroïdes ou Botox, et chirurgie – l’OMT peut ainsi recouvrir un rôle majeur dans l’évolution des aspects structurels et fonctionnels de la région pelvienne en lien avec le reste du corps (ex : membres inférieurs et diaphragme thoracique).

Il est probable que la patient ait déchiré l’attache des muscles ischio-jambiers à la tubérosité ischiatique lors de cette vigoureuse marche – blessure qui induit ensuite une série de dysfonctionnements somatiques qui débouchent sur une vulvodynie.

Les principes de l’ostéopathie permettent par ailleurs au praticien d’enclencher une approche globale aidant à définir une relation thérapeutique susceptible d’améliorer la conformité et les résultats thérapeutiques.

Naturellement, il faut d’autres études sur l’OMT et l’approche multimodale.

La critique Osteopedia

Par Marco Chiera

Forces : première étude qui reporte l’utilité de l’OMT en cas de vulvodynie ; l’encadrement anatomique de départ est utile ; les changements des symptômes de dépression sont reportés ; le follow-up des visites et l’attention à une approche multimodale est intéressante.

Limites : comme toute étude de cas, celle-ci est difficilement généralisable ; il n’y a pas de follow-up à long-terme ; il serait intéressant d’évaluer, même simplement (échelle 0-10), l’intensité de la douleur et des symptômes de dépression.

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