Ostéopathie crânienne pour un patient atteint de troubles associés au coup du lapin : une étude de cas

Intervenants

• Nombre : 1
• Description : homme, 74 ans. Pompier à la retraite, 3 mois avant de venir à la clinique, il a un accident de la route avec impact postérieur et latéral. Dix jours après le coup du lapin, il doit faire de la rééducation (toutes les deux semaines pendant un mois, puis une par semaine pendant le second mois) par physiothérapie à la cervicale, stimulation nerveux électrique transcutanée et ultrasons. Malgré les bénéfices obtenus, le mois suivant il revient à la clinique ostéopathique en se plaignant d’une céphalée persistante avec une douleur d’intensité 6 sur 10 selon NPS.
  Les céphalées sont décrites comme quotidiennes, invalidantes, unilatérales, partant de la cervicale et de la zone occipitale puis s’étendant au niveau frontal, temporal et périorbitaire. Les radiographies ne montrent pas de fractures osseuses alors que le résonance magnétique révèle une ostéarthrose cervicale (typique de cet âge) et un disque saillant au niveau de C5. Pendant l’anamnèse, il n’y a pas de pathologie antérieure ni de traumatisme au niveau de la tête.
  Selon l’approche TART, l’évaluation ostéopathique vise à relever les éventuels dysfonctionnements somatiques dans la zone cervicale et du crâne. En effet, on observe des restrictions tissulaires dans la région occipitale, notamment au niveau de la jonction atlanto-occipitale. Comme l’analyse du ROM actif de la zone cervicale relève des changements dans le test de flexion et extension, on réalise un diagnostic de dysfonctionnement somatique à la tête et dans la région cervicale.
  Par conséquent, au vu de la rééducation précédente et de l’évaluation ostéopathique, on décide de pratiquer uniquement l’OMT à la région crânienne, notamment dans la région occipitale.

Interventions et évaluations

• Évaluation avant et après traitement de l’intensité de la douleur par NPS et ROM actif de la zone cervicale par accéléromètre et gyroscope
• 1 séance d’OMT
• OMT :
  • traitement dans la zone crânienne par deux techniques : relâchement fascial bilatéral du processus mastoïdien au niveau de l’os occipital ; compression et relâchement de la proéminence osseuse frontale gauche

Résultats

L’intensité de la douleur est passée de 6 sur 10 à 1 sur 10 après le traitement. De la même manière, la rotation et l’inclination de la tête s’améliorent après la manipulation crânienne.

Commentaires

L’ostéopathie crânienne montre des améliorations immédiates. Il est probable que l’effet soit dû à la stimulation des mécanorécepteurs fasciaux. Ce qui modifie le tonus des tissus traités et empêche l’activité nociceptive potentiellement active aux niveaux cervical et trigéminal.

Il est possible que la céphalée de nature cervicogénique (ala douleur diminue quand on effectue une pression soutenue dans la région cervicale haute) demeure malgré la rééducation à laquelle le patient a été soumis car l’articulation occipitale C1 n’a pas été traitée correctement. Effectivement, le crâne est souvent considéré en cas de céphalée cervicogénique. À l’inverse, l’ostéopathie crânienne se concentre surtout sur cette zone.

Malheureusement, la littérature ne fait pas part d’études de grande qualité sur l’efficacité de l’ostéopathie dans le domaine crânien de la même manière qu’il manque des essais randomisés contrôlés rigoureux sur les conséquences en lien avec le coup du lapin. De la même manière, il est impératif d’approfondir les études sur les mécanismes qui sous-tendent les manipulations ostéopathiques afin de pouvoir améliorer leur efficacité, leur sécurité et utilité.

L’absence de follow-up est une limite de l’étude ainsi que l’absence de contrôle car les symptômes auraient pu disparaître tous seuls.