Thérapie Crânio-sacrée en cas d’hydrocéphalie à pression normale

Intervenants

• Nombre : 1
• Description : homme, 78 ans. Il consulte déjà un ostéopathe depuis plus de 10 ans, avec antécédent médical de diabète sucré, hypertension, hyperlipémie et, en 2013, AVC avec hémiparésie gauche surtout aux membres inférieurs mais ayant complètement disparu.
  Dans les deux dernières années, il développe une démarche traînante avec de petits pas, une hésitation pour tourner et en marchant seulement à droite, avec un bâton, en ayant peur de tomber et en marchant en « freezing » en raison d’un manque d’équilibre. Par ailleurs, il présente un fort sentiment d’urgence en cas de stimulation urinaire et de grandes difficultés de mémoire, sans problème de démence. Le patient ne reporte pas de dyskinésie, hallucinations, cauchemars, tremblement, céphalée ou nausée.
  La dernière résonance magnétique montre une ventriculomégalie diffuse et stable à un degré variant entre léger et modéré. En conséquence »quant, un neurologique lui diagnostique une hydrocéphalie chronique et l’envoie auprès d’un neurochirurgien pour effectuer un shunt chirurgical.
  Face à l’intervention invasive, le patient veut d’abord essayer la thérapie crânio-sacrée.

Interventions et évaluations

• Évaluation des symptômes liés à la démarche.
• Séance de 15 minutes, d’abord 3 hebdomadaires, puis toutes les deux semaines et mensuelles pour maintenir.
• OMT :
  • thérapie crânio-sacrée : compression du quatrième ventricule et freinage des sinus veineux.

Résultats

La première session de thérapie est bien reçue et dans les jours qui suivent, le patient note une amélioration significative au niveau de sa démarche même si la situation se dégrade légèrement au bout d’une semaine. Après la deuxième séance, on assiste à nouveau à une autre amélioration. Après la troisième séance, la démarche s’améliore considérablement et le patient peut se tourner de 90° sans hésitation particulière.

La démarche a toujours eu lieu à l’aide d’un bâton mais le patient réussit à marcher plus rapidement commence à se sentir plus serein quant au fait de marcher dans des environnements « mouvementés ». On notera aussi une amélioration quant à la situation de la vessie.

Les séances qui suivent aident à gérer les symptômes liés à la démarche.

Une nouvelle résonance magnétique réalisée en 2021, 3 mois après le début de la thérapie et 12 mois après la précédente résonance, ne montre aucun changement significatif quant à la ventriculomégalie. Mais pour le patient, la thérapie crânio-sacrée a été favorable pour la réduction des symptômes.

Commentaires

Au cours de cette étude, la thérapie crânio-sacrée se montre en mesure de réduire les symptômes en cas d’hydrocéphalie chronique. Même si la résonance post-opératoire ne souligne aucun changement, quelques études montrent comment l’évolution de la grandeur et le degré de l’atrophie des ventricules n’est pas corrélée à la réponse du patient.

La thérapie crânio-sacrée se sert du toucher léger pour évaluer et équilibrer les restrictions au niveau du système crânio-sacré en évaluant le flux du liquide cérébro-spinal – qui rappelle un rythme respiratoire – et le positionnement des os crâniens.La compression du quatrième ventricule, qui vise à équilibrer l’activité autonome sympathique et parasympathique, joue un rôle particulier dans la thérapie crânio-sacrée. Effectivement, en appliquant une pression sur l’occipitale, l’ostéopathe peut influencer l’impulsion rythmique crânienne et aider au mouvement du liqui cérébro-spinal, réduisant de ce fait une éventuelle congestion des ventricules. De la même manière, le drainage des sinus veineux est une technique particulièrement utilisée : une étude de performance montre en effet que cette technique peut améliorer l’hémodynamique (mesurée par ultrasons) au niveau de la base crânienne, pouvant ainsi favoriser la résorption du liquide cérébro-spinal.

Bien que cette étude ne traite que d’un cas unique, les résultas peuvent être utiles pour envisager la thérapie crânio-sacrée comme une alternative possible aux interventions invasives en cas d’hydrocéphalie chronique. Naturellement, des études approfondissant ces résultats sont nécessaires.