Effet de la manipulation viscérale sur les problèmes menstruels chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques

Intervenants

• Nombre: 30 personnes
• Critères d’inclusion: femmes, âge compris entre 20 et 34 ans, IMC compris entre 25 et 30, rapport taille/hanches ≤ 0,8, diagnostic de syndrome de l’ovaire polykystique confirmée par le gynécologue traitant de référence basé sur les critères diagnostiques de Rotterdam, cycles menstruels irréguliers (moins de 8 cycles par an ou plus de 35 jours entre les cycles), menstruations douloureuses et synptômes prémenstruels (gonflement abdominal et maux de tête).
• Critères d’exclusion: présence de maladies cardiovasculaires, hypertension, diabète, malignité, troubles endocriniens (ex: hypothyroïdie, hyperprolactinémie), anomalies des glandes surrénales, inflammation pelvienne aiguë, pathologies de l’endomètre (ex: endométriose), prolapsus des organes pelviens, des masses pelviennes; utilisation de dispositifs intra-utérins; traitement hormonal dans les 3 mois précédant l’étude; traitement médical direct du syndrome des ovaires polykystiques; recevoir des traitements manipulateurs pendant l’étude
• Groupes d’étude: 2 groupes obtenus par randomisation
  • Groupe 1: Régime hypocalorique avec manipulation viscérale, 15 femmes (âge moyen 26,2 ans)
  • Groupe 2: Régime hypocalorique, 15 femmes (âge moyen 27,5 ans)

Interventions et évaluations

• évaluation au début de l’étude et 3 mois après la fin des traitements du poids corporel et de l’IMC par échelle et des problèmes menstruels et prémenstruels à travers les correspondants du PCOSQ
• évaluation de l’hirsutisme via PCOSQ
• récolte des données concernant l’antécédent menstruel (fréquence, durée, quantité, régularité), grossesse, traitements médicamenteux ou hormonaux dans les derniers 6 mois
• 8 sessions de manipulation viscérale dans un laps de 3 mois (1 chaque semaine pendant le premier mois et 1 toutes les deux semaines pendant les deuxième et troisième mois)
  • on demande d’évacuer la vessie avant chaque traitement;
• régime hypocalorique: personnalisé pour chaque personne et structuré pour réduire l’apport d’au moins 500kcal par jour, favorisant ainsi une perte de poids de 0,5kg par semaine
  • formé pour 55% des glucides à indice glycémique faible à moyen, 15% des protéines et 30% des graisses
  • interdiction des glucides à indice glycémique élevé, de la restauration rapide ou des aliments riches en sel
  • il est conseillé de manger des grains entiers, des légumes fibreux, de la viande maigre et des produits laitiers faibles en gras

Résultats

• Critères d’évaluation principaux: dans les deux groupes, il y a une amélioration statistiquement significative de l’état clinique tel que mesuré par PCOSQ. Cependant, le groupe de manipulation viscérale montre une augmentation beaucoup plus importante que le groupe de régime seul (1,7 point vs 0,5), surmontant ainsi la moindre différence pour indiquer un changement clinique pertinent élevé (MCID).
• Critères d’évaluation principaux: en ce qui concerne le poids et l’IMC, les deux groupes présentent une diminution statistiquement significative par rapport aux valeurs au début de l’étude. Il n’y a aucune différence entre les groupes, ce qui indique que la diminution se produit de la même manière.
• Analyses ultérieures: Les femmes du groupe de manipulation viscérale présentent principalement des adhérences utérines et des restrictions dans la mobilité utérine, ovarienne et des ligaments larges.

Par rapport au début de l’étude, les deux groupes constatent une diminution des symptômes considérés comme graves et une augmentation des symptômes considérés comme légers ou rares. Ces changements sont les plus évidents dans le groupe de manipulation viscérale.

Une femme du groupe de manipulation viscérale qui souffre d’infertilité secondaire tombe enceinte à la fin de l’étude. Néanmoins, elle ne suit aucune thérapie spécifique au cours des 3 derniers mois et, en effet, essaye déjà plusieurs thérapies sans succès.

Aucun effet indésirable n’est signalé.

Commentaires

Dans les deux groupes expérimentaux, les femmes traitées constatent une diminution du poids, de l’IMC et de la gravité des symptômes menstruels et prémenstruels. Cependant, le groupe qui bénéficie d’une manipulation viscérale montre une amélioration beaucoup plus importante de la symptomatologie du syndrome des ovaires polykystiques, avec un résultat qui, entre autres choses, indique une grande amélioration de la qualité de vie perçue par les patients.

Ces résultats sont conformes aux études antérieures qui soulignent l’importance d’une approche basée sur le mode de vie, qui devrait être l’approche principale dans les cas de syndrome des ovaires polykystiques – une telle approche tend à améliorer de multiples paramètres -, et l’utilité possible de l’OMT, de la manipulation viscérale ou de massage du tissu conjonctif pour améliorer les symptômes prémenstruels et menstruels en cas d’altérations.

Potentiellement, les résultats obtenus peuvent découler d’avoir agi, par l’alimentation, sur le métabolisme, en particulier sur la régulation glycémique et insulinique et, par manipulation viscérale, par une amélioration de la circulation et de la motilité organique.

La probabilité accrue de tomber enceinte, comme cela est arrivé à une patiente traitée par manipulation viscérale, est également conforme aux études antérieures sur l’utilisation de l’OMT en cas d’infertilité. Potentiellement, la stimulation manuelle donnée aux organes pelviens favorise à la fois leur meilleure adaptation mécanique pendant la grossesse et induit une « excitation » au niveau ovarien qui facilite le cours normal du cycle.

Il est intéressant de détecter de nombreuses adhérences au niveau pelvien, car le syndrome des ovaires polykystiques n’est pas considéré comme capable de provoquer de telles altérations. Par conséquent, leur présence indique d’autres facteurs de cause sous-jacents (par exemple, inflammation pelvienne chronique, césarienne, fausses couches) qui peuvent prédisposer à altérer à la fois la structure et la fonction pelvienne.

Les études futures devront évaluer les suivis adéquats pour voir si ces résultats se maintiennent au fil du temps. De plus, l’évaluation de manipulations plus complexes (comme l’OMT) ou le recrutement de femmes, qui ne sont pas en surpoids, pourraient conduire à de meilleurs résultats.