Maiwen Habchi
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21/09/2022 - Dernière mise à jour 14/03/2023
Sam Bennett, Chris Macfarlane, Brett Vaughan | Année 2017
Le recours à la thérapie manuelle ostéopathique et de rééducation pour le syndrome de conflit sous-acromial: un cas clinique
Pathologie:
Syndrome de conflit sous-acromial
Type d'étude:
Étude de cas
Date de publication de la recherche:
01-09-2017
But de l'étude
- Objectif : reporter l’effet de l’OMTh chez un patient atteint du syndrome de conflit sous-acromial
- Critères d’évaluation mesurés : report des symptômes, invalidité et capacité à exécuter les activités spécifiques par le questionnaire Disabilities of the Arm, Shoulder & Hand (QuickDASH), Upper Extremity Functional Index (UEFI) et douleur par Visual Analog Scale (VAS)
Intervenants
- Nombre: 1
- Description : jeune homme de 24 ans, avec douleur à l’épaule droite, inférieure à l’articulation acromio-claviculaire et une sensation d’instabilité de l’articulation gléno-humérale, depuis 7 ans (l’épisode spécifique pour lequel il se rend à la clinique débute 6 semaines auparavant). La douleur s’accentue en levant le bras au-dessus de la tête, procurant une intensité de 6 sur 10 par VAS, et il qualifie la douleur comme étant la « pire » depuis son apparition il y a 7 ans.
Le jeune homme travaille comme professeur de tennis et coach personnel, en-dehors de sa participation hebdomadaire à des tournois en tan que tennisman.
La douleur à l’épaule commence à la suite d’un match de football australien où il tombe lourdement sur l’acromion droit. Une radiographie deux mois plus tard identifie une tendinose sus-épineuse et un espace sous-acromial restreint.
Au cours des mois et années suivants, par l’intermédiaire de physiothérapeutes et ostéopathes, il connaît des périodes d’exacerbation et rémissions immédiatement après les traitements comportant une moindre douleur et un plus grand ROM (range of motion). Toutefois, ces résultats s’estompent une fois que l’épaule se soumet à l’effort.
L’évaluation musculosquelettique relève, à droite : altération dans la position de l’humérus et de la scapula ; hypertonicité et endolorissement de la coiffe des rotateurs ; hypertonicité des pectoraux mineure et majeure et du trapèze ; douleur familière reproductible par des mouvements actifs et passifs ; test de Hawkins-Kennedy, de Neer, de Jobe et Test de Gerber (Lift off) positifs. Une asymétrie dans la force ainsi qu’une restriction du ROM dans la zone T1-4 émergent.
Moyennant des tests orthopédiques positifs, la situation se définit comme tendinose sus-épineuse et conflit sous-acromial secondaire.
Interventions et évaluations
- Évaluation à la visite initiale et pendant l’étude de l’invalidité et de la capacité à exécuter les activités par QuickDASH et UEFI
- 6 sessions hebdomadaires de OMTh
- OMTh individualisé avec des techniques de massage transversal profond et relâchement myofascial sur les pectoraux, à énergie musculaire sur le trapèze, à haute vélocité basse amplitude sur les vertèbres thoraciques, d’inhibition pour la coiffe des rotateurs, d’équilibrage ligamentaire sur l’articulation gléno-humérale
- Conseiller d’éviter les activités aggravant la douleur et la définition d’un programme de rééducation (avec l’aide de bandes élastiques) en vue de renforcer la musculature et redéfinir une posture correcte.
Résultats
Après avoir essayé de jouer au tennis dans les deux premières semaines de traitement aggravant la situation, le jeune homme montre une bonne conformité, surtout par rapport au programme de rééducation, exécuté sur 5 à 7 jours par semaines.
Après 6 semaines, la douleur sus-épineuse s’avère inférieure et les tests de Hawkins-Kennedy et de Neer finissent négatifs, alors que le test de Jobe comporte une légère gêne. La force musculaire devient symétrique et le ROM pour la rotation interne s’améliore.
Le score UEFI présente une diminution de 11 points (de 77/80 à 66/80), démontrant ainsi un changement cliniquement significatif (le seul minimum de changements est de 9 points). De la même manière, le QuickDASH confirme une baisse de 34,09 à 6,82 suggérant aussi dans ce cas une amélioration clinique substantielle (car plus forte de 40%). En utilisant VAS, on rapporte une douleur maximale de 1 sur 10.
Au bout de 2 semaines, le jeune homme retourne jouer au tennis et au follow-up de 5 mois après qu’il indique être pratiquement libéré de sa douleur, de pouvoir jouer au tennis une fois par semaine et de pouvoir enseigner au même niveau qu’il avait avant la consultation.
Commentaires
L’OMTh en combinaison avec un programme de rééducation favorise une amélioration substantiellement clinique dans ce cas de tendinose et de syndrome de conflit sous-acromial.
En effet, la littérature montre comment l’intégration entre les thérapies manuelles et les exercices structurels comme ceux appliqués dans ce cas peut entraîner des résultats non négligeables dans des situations de douleur et de fonctionnalité altérée de l’épaule et des structures annexes.
Toutefois, il s’agit là de la première étude démontrant le potentiel de l’union entre l’exercice physique et l’ostéopathie en cas de syndrome de conflit sous-acromial.
La critique Osteopedia
Par Marco Chiera
Forces: description détaillée de l’évaluation et du traitement ; usage d’instruments d’évaluation valides et résultats analysés sur la base du seuil de significativité clinique ; recours à l’OMTh intégré comme programme de réhabilitation pour une thérapie efficace, résultats significatifs d’un point de vue clinique ; bonne discussion de l’utilité d’une approche intégrée entre thérapies manuelles et exercices.
Limites : il n’est pas possible de comprendre quelle intervention influe fortement, s’il s’agit de l’OMTh ou du programme de rééducation. De la même manière, bien que les auteurs souhaitent évaluer l’utilité de l’équilibrage ligamentaire, il est difficile de savoir si la technique est utile ou non dans une intervention aussi complexe.
Dans la mesure où il a déjà tenté l’OMT, il serait intéressant de collecter les données sur ses précédents traitements. En effet, puisque ces informations manquent et que la douleur avait déjà débuté 7 ans auparavant, et le jeune homme avait connu des hauts et des bas malgré les visites de physiothérapie et d’OMT, il est difficile d’évaluer si le follow-up de 5 mois est utile pour comprendre l’efficacité de l’OMT utilisée dans l’étude actuelle ( une rechute peu de temps après serait possible).
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