Effet de la médecine manipulatrice ostéopathique crânienne sur la fonction visuelle

Intervenants

• Nombre : 89 personnes (75 femmes et 14 hommes, moyenne d’âge 25,24 ans)
• Critères d’inclusion : étudiants ou salariés de NSU Health Professions Division de Fort Lauderdale (Floride) volontaires, âge 18-35 ans, erreur de réfraction comprise entre 5 dioptries de myopie et 6 dioptries d’hypermétropie avec chaque degré d’astigmatisme régulier, meilleure acuité visuelle correcte d’au moins 20/40 pour chaque œil, aucune pathologie oculaire ou systémique diagnostique, ne pas être enceinte (ou tout du moins ne pas le savoir), aucun traumatisme à la tête ou traumatisme crânien avec lésion cérébrale, ne jamais avoir bénéficié de l’ostéopathie crânienne, ne jamais avoir été recruté au sein d’une étude pilote par le passé
• Critères d’exclusion : étudiants du College of Osteopahic Medicine et du College of Optometry de NSU Health Professions Division de Fort Lauderdale, Floride
• Groupes d’étude : deux groupes obtenus par randomisation
  • Groupe 1 : CST, 47 personnes (10 sujets féminins et 16 masculins, moyenne d’âge 11,8 mois)
  • Groupe 2 : traitement fictif (sham), 42 personnes (11 sujets féminins et 13 masculins, moyenne d’âge 12,4 mois)

Interventions et évaluations

• Évaluation des asymétries crâniennes au niveau des synchondroses sphéno-basilaires (ceux retrouvés sans asymétrie ne sont pas inclus) au recrutement et après chaque intervention
• Évaluation de l’acuité visuelle à distance (aussi par l’usage de lentilles ou lunettes correctrices), du système d’accommodement (Donder push up test), de l’acuité stéréoscopique locale, de la grandeur de la pupille, du système de vergence et rétinoscopie au recrutement, après chaque intervention et à chaque follow-up
• A la fin de la phase d’intervention de l’étude, administration d’un questionnaire pour comprendre si les participants devinent à quel groupe ils appartiennent
• Au maximum 8 sessions hebdomadaires de CST ou de traitement sham de 5 minutes et 8 visites de follow-up
  • Les personnes passent à l’avance à la phase de follow-up si la dysfonction somatique crânienne est considérée comme résolue
• CST : équilibration des tensions membraneuses pour corriger les dysfonctions somatiques des synchondroses sphéno-basilaires trouvées pendant l’évaluation
• Traitement sham : toucher léger appliqué au crâne
• Évaluations du crâne et ostéopathie crânienne réalisées par un seul ostéopathe ayant plus de 16 ans d’expérience
• Pour chaque personne, évaluations ophtalmiques pré- et post-intervention exécutées par le même optométriste

Résultats

Critères d’évaluation principaux : par rapport au recrutement, chaque groupe présente des améliorations statistiquement significatives dans l’acuité visuelle pour chaque œil, ainsi qu’une réduction statistiquement significative de l’acuité stéréoscopie locale, dans la fonctionnalité du système d’accommodement et dans la fonctionnalité du système de vergence en lien avec la capacité de converger les yeux sur un objectif proche.

En comparant les groupes, l’ostéopathie crânienne démontre de façon statistiquement significative une moins bonne fonctionnalité du système de vergence (plus forte augmentation de la distance du nez dont la vue commence à se dédoubler) et un accroissement de la grandeur de la pupille exposée à une lumière vive.
On ne relève pas d’effets indésirables.

Commentaires

L’étude montre comment le toucher léger et l’ostéopathie crânienne se trouvent en mesure d’influencer la fonctionnalité visuelle à différents niveaux. Potentiellement, ces effets sont médiés par une influence sur la forme des yeux, sur leur mobilité et leur innervation autonome.

L’évaluation de la synchondrose sphéno-basilaire pourrait en revanche expliquer les effets également soulignés dans le traitement sham.
Il faut des études qui évaluent l’influence effective de la seule évaluation de la synchondrose sphéno-basilaire et qui compare la CST avec un groupe témoin ne recevant aucune autre intervention. Par ailleurs, des évaluations ophtalmiques ultérieures pourraient être utiles pour, par exemple, diviser les personnes recrutées en myopes ou hypermétropes ou, au moins stratifier les résultats en fonction de la condition visuelle.