Maiwen Habchi
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16/08/2022 - Dernière mise à jour 14/03/2023
Patricia M Meyer, Sharon M Gustowski | Année 2012
Traitement manipulateur ostéopathique pour résoudre une douleur à la tête et au cou à la suite d’une extraction dentaire
Pathologie:
Cervicalgie (douleur aux cervicales et torticolis)
Type d'étude:
Étude de cas
Date de publication de la recherche:
02-07-2012
But de l'étude
- Objectif : reporter l’utilité du traitement manipulateur ostéopathique (OMT) pour soigner la douleur à la tête et au cou survenue suite à l’extraction d’une dent
- Critères d’évaluation mesurés : report des symptômes
Intervenants
- Nombre: 1
- Description : homme âgé de 52 ans, vendeur de pièces de rechange pour camion. Il présente une douleur au cou, céphalée et lombalgie débutant 2 semaines avant la première visite, immédiatement après l’extraction d’une dent de l’arcade supérieure droite et après un effort excessif (et hypertension du cou) en poussant la voiture.
Pour lui, la douleur ressemble à la sensation d’épingles et aiguilles dans le cou qui se propage ensuite dans de la tête sans pour autant procurer d’étourdissement (dizziness). Cette douleur s’atténue grâce à des douches à l’eau chaude et la prise d’aspirine mais s’aggrave en mouvement. La lombalgie s’accompagne d’une rigidité et tension, mais sans faiblesse, ni paresthésie, ni même incontinence (urinaire et intestinale).Au moment de la visite, il prend de linisopril pour l’hypertension, paroxétine pour la dépression et un multivitaminé. L’antécédent clinique met en avant hypertension et dépression, en plus de la lombalgie déjà traitée par le biais de l’OMT. Le patient signale aussi des douleurs aux yeux et une sensation d’obstruction dans l’oreille gauche. Pour le reste, les signes vitaux sont normaux ainsi que les examens neurologiques, pulmonaires, cardiovasculaires et de la tête, yeux, oreilles, nez et gorge.
L’examen musculosquelettique démontre une musculature du paraspinal verticale douloureuse et une musculature basse thoracique et lombaire tendue, mais avec un range of motion (ROM) inchangé. C’est pourquoi le médecin diagnostique un simple effort musculaire à traiter par paracétamol au cas échéant, métaxalone, exercices pour le ROM et une limitation de la charge à soulever. Bien qu’on lui conseille une visite de follow-up au bout de 2 semaines et un rendez-vous pour l’OMT, le patient ne se présente à aucune des deux visites.Au bout de 2 mois, il se présente car les symptômes persistent : douleur au cou irradiant jusqu’en haut de la tête (avec une intensité de 5 sur 10), derrière les yeux et vers le bas à l’arrière du bras droit. Cette douleur s’estompe grâce à des exercices physiques, douches à l’eau chaude et myorelaxants. Et il n’éprouve pas de faiblesse, engourdissement ou fourmillement. Les examens ne relèvent rien de différent. Toutefois, l’évaluation ostéopathique avance une dysfonction somatique crânienne, avec une réduction en amplitude et fréquence d’impulsion rythmique crânienne à droite ainsi qu’une restriction dans la suture occipito-mastoïdienne droite. On remarque aussi des dysfonctions somatiques au niveau cervical, au-delà des restrictions costales bilatérales, dysfonctions au niveau des vertèbres T6-T8. Par ailleurs, on constate un point douloureux au niveau du biceps.
Interventions et évaluations
- 2 sessions d’OMT à 1 semaine d’intervalle
- OMT : soulèvements pariétaux et frontaux, en dehors de la technique V-spread au niveau crânien ; techniques à énergie musculaire, de relâchement myofascial, counterstrain et articulaires pour le rachis cervical ; technique à haute vélocité-basse amplitude pour le rachis thoracique ; techniques de Still pour les côtes
Résultats
Lors de la visite du follow-up 1 semaine après l’OMT, le patient nous partage des améliorations de taille : la disparition de la céphalée, une douleur au cou minime et une sensibilité du bras atténuée.
Suite à un traitement d’OMT complémentaire, tous les symptômes disparaissent.
Commentaires
o L’extraction d’une dent peur se répercuter négativement sur les structures voisines, dans la mesure où elle implique souvent l’utilisation d’une force mécanique supérieure à celles auxquelles l’organisme est habitué au niveau buccal. Les conséquences peuvent se résumer à des dysfonctions somatiques et altérations dans l’organisation myofasciale des structures crâniennes.
En ce sens, en fonction de la dent extraite et de la force utilisée, on peut éventuellement prédire des dysfonctions somatiques qui se manifesteront en considérant la disposition et l’état des sutures crâniennes. Au vu de l’innervation crânienne, on peut donc s’attendre à l’apparition d’une douleur ou de sensations particulières évaluant quels parcours nerveux peuvent être impliqués par lesdites dysfonctions.
En somme, il devient capital d’exécuter la plus complète des évaluations possibles quant aux structures myofasciales, en partant des structures principales pouvant plus facilement être un lieu de dysfonctions, dont la suture occipito-mastoïdienne, l’articulation atlanto-occipitale et les os temporaux.
La critique Osteopedia
Par Marco Chiera
Forces : bonne discussion sur la façon dont l’extraction d’une dent peut se répercuter sur le reste de la structure myofasciale et des os favorisant ainsi des dysfonctions et donc la douleur.
Limites : comme toutes les études de cas, celle-ci n’est pas généralisable. De plus un follow-up fait défaut sur le long terme pour vérifier que les symptômes n’apparaissent plus. Il manque une description des limites de l’étude.
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