Maiwen Habchi
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16/08/2022 - Dernière mise à jour 14/03/2023
David P. Newman, Nicholas H. Tinkham, Giuseppe R. Sterbis, Adam T. Soto | Année 2021
Résolution positive d’une douleur testiculaire chronique avec un programme de traitement basé sur la déficience observée
Pathologie:
Douleur testiculaire
Type d'étude:
Étude de cas
Date de publication de la recherche:
12-03-2021
But de l'étude
- Objectif : reporter l’effet d’un programme de traitement conservateur qui prévoit le traitement manipulateur ostéopathique (OMT) sur une personne atteinte de douleur testiculaire depuis 1 an
- Critères d’évaluation mesurés : compte-rendu des symptômes et de la douleur (intensité et impact sur la vie quotidienne) par Defense and Veterans Pain Rating Scale (DVPRS)
Intervenants
- Nombre: 1
- Description : homme âgé de 27 ans souffrant d’une douleur testiculaire et inguinale à droite depuis 12 mois. Aucun antécédent de traumas, blessures, ni antécédent familial de conditions génito-urinaires ou de médicaments pouvant générer des symptômes.
Au moment de son apparition, la miction devient pénible de par une douleur bilatérale supra-pubienne et aux flancs et lombalgie, avec une intensité de 6 à 8 sur 10 mesurée par Visual Analog Scale (VAS). On ne trouve pas d’hématurie ni de problèmes testiculaires ; l’analyse de l’urine et la tomographie informatisée sont normales, si ce n’est une calcification sur le côté gauche de la prostate. On recommande le repos et l’indométacine en guise de thérapie.
Cependant les symptômes prennent de l’ampleur : une infection urinaire traitée par antibiotiques survient, suite à quoi la situation se détériore à nouveau. Au travers d’une nouvelle tomographie et d’autres examens, on diagnostique une prostatite même si on parvient à un diagnostic de syndrome de douleur pelvienne 6 semaines plus tard. Les analyses urologiques supplémentaires et gastroentériques ne fournissent pas d’informations complémentaires.Le jeune homme est donc touché par un blocage du cordon spermatique par une injection destinée aux nerfs génito-fémoral et ilio-inguinal. Par ailleurs, la douleur testiculaire s’intensifie et s’aggrave au point de le réveiller à plusieurs reprises dans la nuit. Par la suite, il suit une physiothérapie de 5 semaines consacrée au plancher pelvien : par le biais d’exercices variés à l’aide du biofeedback on constate une amélioration de la flexibilité de la hanche et de la miction qui ne dure cependant pas.
Toute cette situation comporte des problèmes perpétuels aussi bien au travail que dans la vie conjugale.
Maintenant qu’il a rejoint la clinique des auteurs, on évalue le jeune homme physiquement : la palpation distale du canal inguinal à l’anneau inguinal externe reproduit la douleur testiculaire et celle inguinale. Sur l’instant la douleur est de 1 sur 10 avec une capacité à influencer les activités, le sommeil, l’humeur et le stress équivalant à 2-3 sur 10 selon DVPRS. L’extension de la hanche droite est inférieure à celle de gauche. On reporte également une sensation de « quelque chose qui tire » le long de l’aine en extension lombaire maximale. L’évaluation de l’articulation sacro-iliaque montre une asymétrie posturale et, au travers de plusieurs tests de mouvement, une hypomobilité de l’articulation. Une analyse de l’ilio-psoas suggère la présence d’un emprisonnement du nerf iléo-inguinal, diagnostic vers lequel le processus de diagnostic différentiel penche au bout du compte.
Interventions et évaluations
- Évaluation à chaque visite de la douleur et de son impact sur le quotidien, sommeil, humeur et stress par DVPRS
- 5 visites
- OMT dirigé vers l’articulation sacro-iliaque
- Mobilisation tissulaire assistée par instruments (ventouses) le long du canal inguinal
- Exercices de stretching et renforcement musculaire pour l’autogestion
Résultats
Après la première visite, l’OMT incite à un redémarrage de la mobilité de l’articulation sacro-iliaque mais la douleur ne recule pas. Malgré le programme de stretching, la douleur s’intensifie au follow-up de la semaine suivante. S’ensuit un traitement par l’intermédiaire de ventouses le long du canal inguinal favorisant une légère amélioration de la douleur.
Lors de la troisième visite, le jeune homme reçoit une fois de plus un traitement par ventouses et un stretching manuel destiné à l’ilio-psoas – interventions amenant à une disparation de la douleur. Cette disparation demeure telle quelle à la quatrième visite durant laquelle le jeune homme précise avoir repris et le jogging, et des rapports sexuels avec sa femme (non douloureux).
En continuant de suivre le programme d’exercices, la douleur reste à 0 sur 10 lors de la dernière visite et on en reproduit aucun test. Dès lors il procède à un relâchement et stretching destinés à l’ilio-psoas.
Après 1 an, le jeune homme communique une urgence d’un seul épisode de douleur inguinal, qui se résout cependant après une autogestion par stretching et massage profond.
Commentaires
Ce cas prouve comment un traitement conservateur destiné à effectuer un relâchement myofascial des nerfs ilio-inguinal et génito-fémoral facilite la résolution d’une condition pathologique qui se poursuit pendant 1 an. Le programme se concentre sur la restauration de la mobilité tissulaire et articulaire des zones impliquées, rétablissant par la même occasion la communication nerveuse inhérente.
Bien qu’à la suite de l’OMT la douleur ne diminue pas, la récupération de la mobilité de l’articulation sacro-iliaque (qui se maintient dans le temps) peut être déterminante puisqu’une dysfonction de cette articulation peut contenir de multiples modèles et syndromes douloureux.
Le stretching de l’ilio-psoas ainsi que la thérapie par ventouses le long du canal inguinal figurent des traitements choisis aussi bien sur les considérations anatomiques que cliniques (ex : reproduction de la douleur en regard de la palpation ou de mouvements précis).
Naturellement, il faut des études plus rigoureuses et structurées pour évaluer l’efficacité et la généralisation d’un tel programme thérapeutique.
La critique Osteopedia
Par Marco Chiera
Forces : description très précise des tests réalisés et du processus de diagnostic différentiel ; bonne description (et vue tabellaire) de l’évolution de la thérapie ; bonne discussion des difficultés inhérentes à l’arrivée d’un diagnostic en cas de douleur inguinale et testiculaire et des options thérapeutiques variées ; description d’un programme thérapeutique intégré.
Limites : malheureusement, il n’y a pas d’indices pour comprendre avec exactitude à quel point l’OMT contribue au résultat final.
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