Maiwen Habchi
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16/08/2022 - Dernière mise à jour 14/03/2023

Olga López-Torres, Daniel Mon-López, Carlos Gomis-Marzá, Jorge Lorenzo, Amelia Guadalupe-Grau | Année 2021

Effets du relâchement myofascial ou de l’auto-relâchement myofascial et d’un programme d’exercices visant au contrôle postural en cas de lombalgie chez les patients atteints de scoliose idiopathique

Pathologie:

Scoliose

Type d'étude:

Revue systématique

Date de publication de la recherche:

05-03-2021

Image

But de l'étude

  • Objectif : déterminer l’efficacité du relâchement myofascial en cas de scoliose idiopathique et lombalgie
  • Critères d’évaluation mesurés :
    • Principaux : douleur lombaire, flexibilité, range of motion (ROM) et contrôle postural

Méthodes

  • Articles analysés : 17
  • Mots-clés : ((“idiopathic scoliosis” MeSH) OR “scoliosis” (MeSH term) OR “spine” (all fields) OR “back pain” (MeSH term)) AND (“myofascial release” (all fields) OR “foam roller” (all fields) OR “fascia” (all fields))
  • Critères d’inclusion: études concernant les effets du massage myofascial ou de l’automassage myofascial sur la chaîne postérieure du corps humain ou sur la scoliose ; essais randomisées contrôlés sur un échantillon d’au moins 15 personnes ; études observationnelles ; études qui examinent empiriquement l’effet du massage myofascial ; études en anglais et espagnol ; études full-text disponibles
  • Critères d’exclusion : revues systématiques et méta-analyse, études sur les animaux, études sur les zones corporelles différentes de l’arrière du corps

Caractéristiques des études

  • 2 études sur la scoliose
    • 1 étude expérimentale
    • 1 étude pour évaluer le lien entre scoliose et douleur médiée par le système myofascial
  • 6 études sur les effets de l’automassage myofascial sur la lombalgie et la mobilité
  • 9 études sur les effets du relâchement myofascial
  • évaluation de la qualité des études par échelle Cochrane Collaboration Risk of Bias Tool
    • 16 études à faible risque de biais et 1 étude comportant un risque modéré
    • 10 études n’ont pas de groupe contrôle

Intervenants

  • nombre dans la plus petite étude (à l’exception des études sur les cas uniques) : 10 personnes
  • nombre dans la plus grande étude : 75 femmes
  • total : 533 personnes (396 femmes et 137 hommes)
  • moyenne d’âge de 18 à 63 ans

Interventions et évaluations

  • Les instruments d’évaluation sont très variés : des échelles pour évaluer la douleur dont Visual Analog Scale (VAS) jusqu’à l’échelle pour évaluer la qualité de vie
  • de 1 session jusqu’aux programmes durant 6 mois d’intervention, avec un temps variable
    • dans certains cas on définit par zone traitée : de 30 secondes à 4 minutes de massage par zone corporelle
    • dans d’autres cas on définit par session : de 15 à 60 minutes
  • dans les groupes de traitement : techniques de relâchement myofascial appliquées par les praticiens (10 études), par les mêmes patients avec automassage par des instruments particuliers (6 études) ou les deux (1 étude)
    • 1 étude évaluant le relâchement myofascial et 1 étude qui évalue l’auto-relâchement myofascial évaluent aussi un programme d’exercices visant au contrôle postural
    • les instruments utilisés dans le cas de l’automassage sont des balles et bâtons de massage, rouleau de massage (foam roller)
  • dans les groupes de contrôle : aucun, traitement sham

Résultats

  • Critères d’évaluation principaux : l’ensemble des 11 études qui mesurent la douleur lombaire reportent une amélioration statistiquement significative du relâchement myofascial (7 études) et de l’auto-relâchement myofascial (4 études).
    Concernant la flexibilité et ROM, toutes les 5 études qui étudient l’effet de l’auto-relâchement myofascial montrent des améliorations statistiquement significatives dans la flexibilité des muscles fléchisseurs de la cuisse, de la flexion du dos et du bassin. Les 7 études évaluant le relâchement myofascial (4 d’entre elles sur les personnes avec douleur ou pathologie au dos) soulignent une amélioration de la rotation du tronc et de la mobilité de façon statistiquement significative. Une de ces études reporte un effet similaire pour le relâchement myofascial appliqué au diaphragme. Quant au contrôle postural les deux études estimant l’application du relâchement myofascial associé aux exercices pour le contrôle postural révèlent une amélioration statistiquement significative de la mobilité (ROM du tronc) et une baisse de la douleur lombaire, elle aussi, statistiquement significative.

    Les effets ci-dessus reportés sont aussi rapportés dans l’étude déterminant plus spécifiquement l’effet du relâchement myofascial chez les personnes atteintes de scoliose. A ce sujet, l’étude analysant le lien entre scoliose et douleur indique que des altérations fasciales et trigger point peuvent arbitrer ce lien. De ce fait, le relâchement myofascial peut réduire l’impact négatif de la scoliose sur la qualité de vie.

Commentaires

Le relâchement myofascial, aussi bien appliqué par les praticiens qu’en auto-application par les patients, montre pouvoir améliorer la fonctionnalité du système myofascial, entendue comme ROM et mobilité, et réduire en même temps la douleur lombaire. Ces résultats apparaissent aussi en cas de scoliose idiopathique.
L’explication possible de l’effet du relâchement myofascial, appliqué notamment à l’arrière du corps humain, peut se trouver dans l’organisation du système nerveux comme les tendons, muscles et tissus des fascias sont richement innervés de récepteurs. Ces récepteurs une fois stimulés envoient de multiples signaux au système nerveux central qui les élabore en vue de redéfinir un nouvel équilibre.
Aux niveaux subsidiaires, une autre explication possible résiderait dans l’organisation du système myofascial comme structure de tenségrité pour laquelle chaque zone corporelle tend à être reliée aux autres afin de distribuer les tensions mécaniques sur tout le corps, favorisant une réadaptation globale en regard de stimuli mécaniques.

Ces mécanismes pourraient aussi se soumettre à l’amélioration du contrôle postural. Par ailleurs, le relâchement myofascial peut activer le système parasympathique, appuyant ainsi une diminution de la douleur une meilleure conscience de sa propre posture.

Même s’il faut d’autres études plus approfondies, notamment sur la scoliose, la preuve positive reportée par le relâchement myofascial rend cette intervention particulièrement utile. De plus, le fait que ce massage puisse être effectué en autonomie par les patients en accroît l’utilité clinique.

La critique Osteopedia

Par Marco Chiera

Forces : bonne description introductive du relâchement myofascial ; bonne vue tabellaire des études analysées ; bonne discussion des possibles effets encourus par le relâchement myofascial et de leur possible justification.

Limites: absence d’une description des limites de l’étude ; on n’évalue pas les effets adverses du relâchement myofascial ou de l’auto-relâchement myofascial ; mise à part une vive allusion, on n’évoque pas les éventuels groupes de contrôle ; le titre induit quelque peu en erreur car seules 2 études sur 17 portent sur la scoliose.

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