Maiwen Habchi
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10/08/2022 - Dernière mise à jour 14/03/2023
Letícia Bojikian Calixtreab, Monica Ambiel Rezende, Danilo Harudy Kamonseki, Ana Beatriz de Oliveira | Année 2021
Effets du relâchement myofascial appliqué aux muscles du cou et à l’étirement des fléchisseurs cranio-cervicaux chez les patients avec trouble temporo-mandibulaire myofascial chronique : une étude self-controlled
Pathologie:
Troubles temporomandibulaires
Type d'étude:
Étude self-controlled (les participants s’autocontrôlent)
Date de publication de la recherche:
28-05-2021
But de l'étude
- Objectif : déterminer l’efficacité de la technique strain-counterstrain combinée aux exercices de stabilisation chez les personnes atteintes de trouble temporo-mandibulaire myofascial
- Critères d’évaluation mesurés :
- Principal : évaluation du seuil de douleur par le test du seuil de douleur à la pression
- Secondaires : évaluation de la douleur maximale perçue pendant la dernière semaine via Numeric Pain Rating Scale (NPRS) allant de 0 à 10, de l’ouverture buccale par le calibre analogique, de la fonctionnalité mandibulaire par la version brésilienne de Mandibular Function Impairment Questionnaire (MFIQ) et de la fonctionnalité du groupe musculaire des fléchisseurs profonds du cou au travers du test de flexion
Intervenants
- Nombre: 14 femmes
- Critères d’inclusion: femmes âgées de 18-40 ans, atteintes de douleur orofaciale d’une intensité d’au moins 3 évaluée par NPRS, pendant au moins 3 mois et comportant un trigger point dans la musculature superficielles du cou ; au moment du recrutement, diagnostic de douleur due au trouble temporomandibulaire myofascial par un physiothérapeute ayant 6 ans d’expérience et recherche dans ce domaine, avec la présence d’au moins un trigger point, actif ou latent, dans un des muscles suivants : sterno-cléido-mastoïdien, sous-occipital et trapèze supérieur
- Critères d’inclusion : fibromyalgie, antécédent de trauma ou d’opération chirurgicale au cou ou à l’articulation temporomandibulaire, avoir reçu une thérapie dentaire ou physiothérapie pour trouble temporomandibulaire au cours des 6 derniers mois
- Groupes d’études : 1 groupe
Groupe 1 : traitement, 14 femmes (moyenne d’âge 23,9 ans)
Interventions et évaluations
- Évaluation au recrutement, après 3 semaines et en fin d’étude (soit après 5 semaines) du seuil de douleur via le test du seuil de douleur appliqué aux masséters et aux muscles temporaux, de la douleur maximale ressentie pendant la dernière semaine par NPRS, de l’ouverture buccale par calibre analogique, de la fonctionnalité mandibulaire par MFIQ et de la fonctionnalité des fléchisseurs profonds du cou par test de flexion cranio-cervicale à l’aide d’un dispositif de biofeedback de la pression
- 10 sessions, 2 fois par semaines pendant 5 semaines, de traitement de 30 minutes
- Traitement : technique de strain-counterstrain destinée au trigger point, associée aux exercices de stabilisation pour les fléchisseurs cranio-cervicaux
- Un physiothérapeute exécute les évaluations et un autre réalise les traitements
- tous les physiothérapeutes sont formés dans la reconnaissance du trigger point
Résultats
- Critère d’évaluation principal : le traitement favorise une hausse du seuil de douleur statistiquement significative avec un effect size (pertinence réelle du résultat obtenu) élevé. Concrètement, à la fin de la période de traitement le seuil de douleur au niveau des masséters et du muscle temporal gauche croît. Quant au masséter et le muscle temporal droit, il y a une amélioration pendant toute l’étude.
- Critères d’évaluation secondaires : le traitement encourage une réduction statistiquement significative de la douleur maximale perçue pendant la dernière semaine avec un effect size important. De la même manière, avec des résultats statistiquement significatifs et définis comme de grands effect-size, le traitement contribue à l’amélioration de la fonctionnalité mandibulaire et des fléchisseurs cranio-cervicaux. A l’inverse, cela ne semble pas influer de façon statistiquement significative sur l’ouverture buccale bien qu’elle augmente au cours de l’étude.
Commentaires
Une intervention composée d’une technique manipulatrice et d’exercices de stabilisation de la musculature se montre en capacité à agir positivement sur le trouble temporomandibulaire myofascial chronique, aussi bien de façon statistiquement significative que, et surtout, de façon cliniquement significative car tous les résultats positifs obtenus sont supérieurs aux seuils minimaux indiquant une amélioration clinique réelle de la condition des patients. De plus, l’ouverture buccale s’avère plus grande d’une valeur cliniquement significative.
Même s’il existe de vifs débats relatifs aux trigger point, le fait d’obtenir des résultats positifs avec des techniques consacrées spécifiquement aux trigger point leur accorde un rôle fondamental.
Il faut des études approfondissant essentiellement ces résultats ainsi que le rôle des trigger point dans le trouble temporomandibulaire myofascial et l’efficacité des autres techniques. Par ailleurs, des études répondant aux limites de la recherche actuelle sont nécessaires dont, par exemple, le recrutement d’un échantillon plus varié et l’usage d’un ou plusieurs groupes de contrôle.
La critique Osteopedia
Par Marco Chiera
Forces : bonne description de la nature du trouble temporomandibulaire myofascial et de l’utilité d’une approche manipulatrice ; bonne description de la méthodologie de l’étude ; résultats cliniquement significatifs ; bonne discussion en regard d’une littérature disponible ; bonne discussion des limites de l’étude.
Pour chaque test, on reporte une différence minimale cliniquement pertinente (MCID) ou relevable, valeur nécessaire pour comprendre la portée clinique d’un résultat et calculer correctement une bonne taille d’échantillon (combien de personnes recruter), comment elle est effectivement réalisée.
Limites: petit échantillon ; il est difficile de reconnaître s’il y a un effet majeur de la technique manipulatrice ou des exercices de stabilisation ; puisque certaines améliorations ont également lieu uniquement dans la période de baseline (les 3 semaines précédant l’intervention), il ne faut pas exclure qu’une amélioration soit en cours ; il manque un follow-up afin d’évaluer la durée des résultats obtenus.
Au vu de la thématique délicate, la description n’est pas très riche quant à la nature physiologique des trigger point et des possibles mécanismes d’action ultérieurs en fonction des résultats obtenus.
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