Francesca Galiano
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23/06/2022 - Dernière mise à jour 03/01/2023

Danielle A Baxter, Johannah L Shergis, Azharuddin Fazalbhoy, Meaghan E Coyle | Année 2019

Technique myotensive en cas de maladie pulmonaire chronique obstructive, une revue systématique

Pathologie:

Bronchopneumopathie chronique obstructive

Type d'étude:

Revue systématique

Date de publication de la recherche:

19-08-2019

Image

But de l'étude

  • Objectif : déterminer l’efficacité et la sûreté des techniques à énergie musculaire en cas de maladie pulmonaire chronique obstructive
  • Critères d’évaluation mesurés:
    • Principaux : tout résultat mesurant la fonctionnalité pulmonaire (dont volume expiratoire forcé en 1 seconde, capacité vitale forcée)
    • Secondaires : capacité d’exercice physique (test de 6 minutes de marche), qualité de vie liée à la santé mesurée par questionnaires valides (ex : COPD Assessment Test, St. George’s Respiratory Questionnaire e Chronic Respiratory Questionnaire) et effets indésirables

Méthodes

  • Articles analysés : 3
  • Mots-clés combinaison des termes suivants ou leurs variantes : Chronic Obstructive Pulmonary Disease, COPD, bronchitis and variants; muscle energy technique, MET, post-isometric contraction; randomized controlled trial, controlled clinical trial
  • Critères d’inclusion:
    • essais contrôlés randomisés (ECR) écrits en anglais, avec des participants âgés d’au moins 40 ans et présentant un diagnostic de maladie pulmonaire chronique obstructive selon les critères Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD)
    • études où l’intervention est représentée par des techniques à énergie musculaire ou est décrite en des termes similaires (ex : techniques destinées aux articulations ou muscles, avec contractions actives des patients et mouvements passifs des praticiens) ; études avec tout type de contrôle (ex : aucun traitement, traitement fictif ou sham, soins standard)
  • Critères d’exclusion : études avec participants atteints d’autres maladies respiratoires

Caractéristiques des études

3 essai contrôlés randomisés (ECR)

  • Dans 2 études on ne spécifie pas comment les participants sont répartis dans les groupes de traitement et contrôle
  • Personnes avec maladie pulmonaire modérée ou sévère
  • évaluation de la qualité des études par échelle Cochrane Collaboration Risk of Bias Tool
  • 1 étude de qualité modérée et 2 de qualité incertaine

Intervenants

  • Nombre dans la plus petite étude : 30 personnes, dont 15 dans le groupe d’intervention et 15 dans le groupe témoin
  • Nombre dans la plus petite étude : 30 personnes, dont 15 dans le groupe d’intervention et 15 dans le groupe témoin
  • Total: 90 personnes
  • Moyenne d’âge : de 40 à 70 ans

Interventions et évaluations

  • 1 session, 3 sessions ou 24 sessions (2 par semaine) d’intervention
  • Dans les groupes de traitement : seules les techniques myotensives, techniques à énergie musculaire avec physiothérapie conventionnelle, techniques à énergie musculaire avec exercices
  • 2 études précisent les muscles impliqués
  • Dans les groupes de contrôle : traitement sham avec physiothérapie conventionnelle, seule physiothérapie conventionnelle, traitement sham avec exercices

Résultats

  • Critères d’évaluation principaux : en lien avec la fonctionnalité pulmonaire, les techniques myotensives combinées à la physiothérapie conventionnelle ne sont pas supérieures par rapport au groupe contrôle (traitement sham additionné à la physiothérapie conventionnelle)
  • Critères d’évaluation secondaires : quant à la capacité d’exercice physique, par rapport au traitement sham, les techniques à énergie musculaire favorisent une amélioration statistiquement significative quand ajoutées à la physiothérapie conventionnelle ou au programme d’exercices.

    Deux études estiment l’effort ressenti (entendu comme indice de dyspnée) par le biais de l’échelle de Borg, montrant une améliorant statistiquement significative dans les groupes avec techniques myotensives.
    Une étude communique, avec une significativité statistique, une meilleure qualité de vie mesurée par Clinical COPD Questionnaire (CCQ) grâce aux techniques myotensives.
    Dans une seule étude on rencontre deux effets indésirables, mais difficilement raccordables aux interventions car ils concernent les maladies systémiques rencontrées chez les patients (calcul rénal et maladie de Crohn).

Commentaires

Les techniques à énergie musculaire semblent avoir des effets positifs sur les patients atteints de maladie pulmonaire chronique obstructive, bien qu’il faille des études plus structurées et plus vastes pour en évaluer le réel impact.
Il faut néanmoins relever que quelques effets rencontrés ne sont pas seulement significatifs d’un point de vue statistique mais également clinique, c’est-à-dire qu’ils comportent une amélioration effective de la condition de santé des patients. Concrètement, la capacité la capacité d’exercices mesurée par le test de marche, la perception subjective de l’effort mesurée par l’échelle de Borg et la qualité de vie mesurée par CCQ s’améliorent.

L’absence d’effets sur la fonctionnalité pulmonaire s’aligne à d’autres études rapportant comment les thérapies manuelles, additionnées à la physiothérapie ou au programme d’exercices, ne semblent pas donner un apport particulier.
Même si on ne rencontre pas d’effets secondaires, il est vrai que seule une étude les a évalués. Ce que l’on doit considérer comme effet indésirable, suite à une thérapie manuelle, n’est d’ailleurs pas toujours clair.
On a besoin d’études plus rigoureuses où les interventions sont mieux décrites de façon claire et reproductible. Il en va de même pour les critères d’évaluation (mieux décrits et reportés pendant l’étude, avec une analyse statistique transparente).

La critique Osteopedia

Par Marco Chiera

Forces : on dénote des résultats cliniquement significatifs qui nécessitent approfondissement ; bonne discussion des limites et de l’utilité des techniques myotensives.

Limites : inclure seulement les ECR met potentiellement de côté d’autres études intéressantes sur la thématique ; comme indiqué par les auteurs, habituellement dans la pratique clinique on n’utilise pas exclusivement un seul genre de technique, mais une approche plus ample dont les techniques à énergie musculaire figurent un élément.

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